Un homme qui a goûté à la haute mer est un homme épris de liberté.
Le scandale est la lèpre de la politique. Une simple rumeur peut défaire en quelques heures la plus solide des carrières jusque-là sans faille.
La nature nous rappelle sans cesse qu'elle ne nous appartient pas.
Nous lui devons tout, alors à nous de la protéger.
Je suis un mesclun comme on dit dans le midi, moitié Lyonnais, moitié Provençal. Ma grand-mère maternelle me berçait avé l'accent. Et je refusais de m'endormir à l'heure de la sieste sans écouter Les lettres de mon moulin, quitte à trembler de peur lorsque Fernandel racontait la chèvre de Monsieur Seguin.
La Camargue vit au rythme du ressac. Près de la rive, des canards sauvages prennent leur envol et disparaissent derrière des buissons de tamaris. L'air exhale le parfum des oliviers de Bohême mélangé à celui du chèvrefeuille en fleurs qu'il a planté devant le bungalow.
L'habit ne fait pas le moine, c'est ce qu'il y a dans le cœur des hommes qui le met en valeur.
Je pense au buste de Jules César vieillissant qu'on a retrouvé dans le Rhône en 2007, parmi d'autres objets dont le fameux chaland de trente mètres de long. Une découverte exceptionnelle, la plupart des portraits connus de l'empereur ayant jusqu'alors été réalisés durant le siècle d'Auguste, soit trente ou quarante ans après sa disparition.
Ce matin, la nature offre un spectacle de toute beauté. Au bout de la jetée de bois gris, le soleil émerge lentement à l'horizon dans le ciel irisé dont les dégradés pastel se diluent dans une mer d'huile.
Tout autour, les reliefs se confondent dans la nuit. Les essuie-glaces peinent à évacuer les seaux d'eau qui se fracassent sur la vitre. La visibilité est quasi nulle. Avec une violence inouïe, le ressac claque contre les tôles rouillées. Le capitaine crie à son second de venir se mettre à l'abri. Mieux vaut se cramponner, ça risque de balancer au cours du prochain quart d'heure.
Dans le ciel, les entrées maritimes poussent les nuages au-delà des dunes. La mer prend des reflets métalliques.